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Plus efficace et plus heureux grâce au Digital Detox

Je suis un digital addict…

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Je me lève à 6h30, à l’aide d’une douce mélodie d’oiseaux sifflotant dans les sous-bois, sonnerie que j’ai trouvée il y a quelques jours à peine, je ne m’en suis pas encore lassé. Je suis fatigué, comme tous les matins. Je commence par prendre mon smartphone, ce téléphone intelligent devenu en quelques années mon « doux précieux ». Je coupe le son, puis retire le mode avion qui m’a permis de dormir sans trop en prendre plein la tête, je parle des ondes, je ne sais pas pour vous mais moi j’applique le principe de précaution.

En quelques secondes à peine, la barre des notifications se remplit au rythme des bips et autres vibrations m’indiquant que j’ai raté quelque chose (d’important ?) pendant mes quelques heures de sommeil réparateur : des mails persos et peut-être quelques mails pros, des infos et des interactions avec mes amis sur Facebook, Instagram. Des messages et avis de connaissances professionnelles sur LinkedIn et des abonnements et abonnés sur Twitter. Enfin quelques actualités aussi, les news que Google aura choisies pour moi. Je vais regarder tout cela allongé dans mon lit, je dois partir à 7h30 pour être à 9h au bureau, ça va il me reste du temps et si je n’ai pas fini je pourrai toujours continuer pendant mon trajet, j’ai l’habitude maintenant de marcher le nez collé à mon écran, dans ma bulle, bien calé contre une porte de la rame d’un métro ou debout dans un bus. Nous autres les humains avons cette fantastique capacité d’adaptation, pour le meilleur et pour le pire…

Dans ma journée je vais consulter mon précieux jusqu’à une centaine de fois, souvent moins de 30 secondes mais ce sera suffisamment long pour me faire sortir de ma tâche du moment et il me faudra en moyenne 25 minutes pour me relancer. Je le sais mais je n’arrive pas à faire autrement. Ajoutons à cela toutes les notifications de mon ordinateur et je passe ma journée à butiner d’un écran à l’autre, d’une info à l’autre. Je ne prends plus le temps d’aller voir mes collègues en face à face, sauf en réunion peut-être, et encore, bien souvent je reste collé à mes écrans sans vraiment écouter ce qui se passe autour de moi, dans la vraie vie, sauf quand je deviens le sujet. Je sens bien au fond que ce n’est pas idéal mais tout le monde fait pareil, mon boss et mon n+1 en premier alors pourquoi en parler ? N’est-ce-pas devenu le fonctionnement standard du monde actuel ?

Plus tard dans la journée, quand j’aurai dîné en écoutant vaguement mes enfants, pendant que ma compagne consultera elle aussi son précieux, après deux ou trois épisodes d’une série Netflix regardés sur l’écran de mon ordi portable, allongé dans le canapé, casque sur les oreilles, je me glisserai sous la couette, tard, trop tard pour être en forme à 6h30 demain matin. Et sans doute que je gaspillerai encore de longues minutes, parfois une heure, à lire et interagir avec lui. Tant que je tiens ce rythme là tout ira bien…

Quand tout a commencé

Steve Jobs présentait son premier iPhone (l’iPhone 2G) le 9 janvier 2007, un an plus tard j’achetais l’iPhone 3G et je découvrais par la même occasion le principe des « apps », ces fameuses applications, dont le geek que j’étais encore à cette époque a très vite apprécié la simplicité de déploiement et d’usage.

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Je ne sais pas si à l’époque Steve avait eu la clairvoyance de ce que les smartphones allaient changer pour une grande partie de l’humanité mais onze ans plus tard il est indéniable qu’ils ont grandement participé à l’accélération de nos vies, avec leurs avantages et leurs inconvénients.

Comment le smartphone a changé nos vies – Le point sur les [bad] pratiques

En 2012, un cadre moyen recevait un volume d’informations 10 fois supérieur à ce qu’il recevait 15 ans plus tôt et ce même cadre produit environ 10% de données de plus chaque année. Etude OnePoll pour Mindjet.

En 2014, d’après une étude de l’APEC, 33% des cadres français se déconnectaient rarement, voire jamais, en dehors de leur temps de travail. 63% déclaraient que cela perturbait leur vie privée et 60% que cela affectait négativement leur qualité de vie. Depuis quatre ans, la situation n’a fait que s’aggraver.

65% des français ont déjà utilisé au moins une fois leur smartphone au restaurant, en famille ou entre amis, et 7% le font toujours ou très souvent. De même, pendant une discussion en famille, 35% des français utilisent leur smartphone de manière occasionnelle ou systématique. Etude de l’Observatoire Deloitte – 2015.

D’après une étude de l’IFOP pour Securex en 2016, 82% des cadres français jugent l’hyperconnexion comme négative voire anxiogène. Pour 48% des répondants, l’accès permanent aux communications professionnelles est perçu comme une source de stress.

D’après le documentaire d’ARTE “Hyperconnectés : le cerveau en surcharge” de 2016, la seule gestion des mails représenterait jusqu’à 30% de la journée des salariés. Voir notre article de 2012 sur ce sujet : « Comment le mail peut tuer votre business ! »

9 travailleurs français sur 10 consultent leurs mails personnels au travail. Inversement, 78% consultent leurs mails professionnels en dehors des heures de travail. A noter que 64% consultent leurs e-mails en vacances, 62% devant la TV et 42% dans leur lit. Etude de la société ADOBE – 2016.

50% des français dorment avec leur smartphone allumé à proximité, c’est à dire avec le(s) réseau(x) connecté(s). Parmi ceux qui sont réveillés par un message, 92% assurent le consulter “toujours (ou presque), souvent ou parfois” et 79% disent “répondre aux messages dès réception”. Enquête INSV-MGEN par Opinion Way – 2016.

Et la liste des études menées depuis dix ans sur l’hyperconnexion ne s’arrête pas là.

Dans le graph Google Trends suivant, nous voyons la montée en puissance des recherches sur les mots clés « hyperconnexion » et « addiction + smartphone ». Avant 2010 il n’y avait pas de recherche sur ces mots.

Et toi tu fais comment ?

Je ne sais pas pour vous mais en ce qui me concerne j’ai commencé à saturer des usages du digital très sérieusement dès 2013 : trop d’infos en permanence, une baisse notoire de ma mémoire, le constat d’un nouveau réflexe désagréable qui consistait à aller voir systématiquement sur Google ce que j’entendais ou lisais, comme si je comptais sur Google pour me faire une opinion, vérifier des dires, faire un choix. Et quand je pense que je fais partie de ceux qui ont fait une promotion quasi sans limite du fameux : « Tu sais pas ?! Ben va voir sur Google, Google est ton ami ! ».

En 2013, cela faisait six ans que j’utilisais un smartphone et deux ans une tablette (un iPad 2, acheté pour voir). Il est vrai qu’en tant qu’ancien geek et gamer, passionné d’informatique et entrepreneur du digital, je passais beaucoup de temps déjà, sur des écrans connectés au web.

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Un an plus tard, au printemps 2014, face à ces sensations désagréables m’indiquant que je sombrais sans aucun doute vers une overdose d’écrans, je me lançais dans un test grandeur nature de digital detox. Au programme : achat d’un téléphone simple, léger, à la grande autonomie et qui tient dans la poche. Mon choix se porta vers un Nokia Asha 210 double cartes SIM s’il vous plait ! Mais j’avais du mal à lâcher prise, l’iPad étant trop gros, trop lourd, je prenais une petite tablette 7 pouces équipée elle aussi d’une carte SIM pour garder le réseau en 3G. Cette tablette serait mon organisateur personnel, fonction que mon premier smartphone avait très avantageusement rempli quelques années auparavant. D’un coté un téléphone donc, qui téléphone tout simplement. De l’autre, au fond du cartable, aux cotés de mon ordinateur portable, une petite tablette légère et connectée pour consulter mes mails, mon agenda, mon carnet d’adresses, mes blocs-notes numériques, écouter ma musique en streaming, préparer un itinéraire voire même utiliser mon GPS de vol à voile et éventuellement prendre une photo. Et bien sûr un accès à l’infini du Web en cas de crise de manque. On ne sait jamais. Cette tablette était la partie « smart » que j’avais sciemment amputée de mon nouveau « phone ».

J’ai mené mes différentes activités personnelles et professionnelles pendant pratiquement une année, pour tester. Avec du recul je pense que c’est mon égo qui m’a permis de tenir aussi longtemps, je ne voulais pas craquer trop vite et reconnaitre ma faiblesse face au digital.

Mon constat avec du recul s’avère très positif, quand on ne s’autorise plus à perdre son temps dans les mondes virtuels que les géants du web ont créé pour nous, on profite mieux de l’instant présent. Sans écran et rien d’autre on peut vite s’ennuyer direz-vous ? Et bien l’ennui c’est salvateur pour reposer son esprit et développer sa créativité. Vous avez déjà fait le test, par exemple lors de vos longues balades en pleine nature sans connexion au réseau.

Je fus néanmoins beaucoup plus mitigé sur d’autres aspects. Le GPS par exemple, demeura sans nul doute la fonctionnalité qui m’a fait le plus  défaut durant ces mois de déconnexion. Je me suis rendu compte que je ne savais plus mémoriser un cheminement pour aller d’un point à un autre, dans Paris par exemple, alors que plus jeune, avant l’avénement de ces technologies, je n’avais aucun souci pour le faire. J’en suis arrivé parfois à caler, plus ou moins bien, ma tablette 7 pouces sur le tableau de bord de ma voiture pour ne pas perdre trop de temps entre deux rendez-vous. Dans ces moments là je résistais, lorsque bloqué dans les bouchons une notification m’interpellait, pour ne pas consulter mes mails, les réseaux sociaux ou les alertes « news ».

En 2015 je rangeais le téléphone et la petite tablette pour reprendre un vrai smartphone, mais l’expérience aidant, j’allais l’utiliser d’une toute autre façon…

Comment être efficace et plus heureux (la checklist)

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Nous l’avons vu plus haut, le principal problème du digital c’est que nous ne savons plus en garder le contrôle, faire en sorte que ces technologies soient réellement soutenantes et utiles. Chacun s’exerce à de petites combines pour survivre à cette accélération du temps, mais au final nous sommes devenus une civilisation de likers qui zappent d’une info à l’autre en attendant nos « susucres » de dopamine sur ce que nous avons osé vivre, publier et partager. Vous savez cette fameuse « boucle de rétroaction de validation sociale ». Et nous faisons cela toute la journée, chez nous comme au travail.

Alors je vous propose ici ma checklist personnelle qui m’a permis de reprendre le contrôle tout en augmentant ma qualité de présence aux autres, sans jeter le digital à la poubelle.

Checklist pour une digital detox simple et efficace au quotidien

Au travail :

  • Désactiver toutes les notifications des différentes apps sur tous vos équipements. Vous n’avez pas chez vous une alarme à chaque fois qu’une personne met un prospectus dans votre boîte aux lettres ou parle de vous en votre absence ? Et bien appliquez ce bon-sens à votre vie numérique ;
  • Si le fabricant de votre smartphone le permet, utiliser le profil « déconnecté » ou « ne pas déranger » dès que vous avez besoin de vous concentrer ou simplement souffler un peu. Sur Android, j’aime beaucoup l’application OFFTIME, elle permet de se régler des profils de déconnexion liés aux différents usages que vous pourriez avoir. C’est très efficace. Et si vous faites une recherche sur les apps de « digital detox » vous en trouverez d’autres tout aussi intéressantes ;
  • Apprenez à laisser fermer vos logiciels de messagerie (email ; Slack ; LinkedIn ; etc.) lorsque vous avez besoin de vous concentrer ou de créer. Et ne culpabilisez pas pour ça, vous serez bien plus performant ! Si le monde s’écroule, ne vous inquiétez pas, quelqu’un vous préviendra ;
  • Planifiez-vous des créneaux pour vous connecter à vos flux d’informations et toujours en dehors de vos dossiers de fond, pour ne pas gaspiller votre énergie au hasard d’un message inapproprié. Rien de pire qu’un mail mal rédigé qui viendrait vous secouer brutalement alors que vous étiez sur le point d’avoir l’idée du siècle ;
  • Appuyez-vous sur une ou plusieurs méthodes de tri des tâches et sollicitations telles que la matrice d’Eisenhower ou GTD (Getting Things Done). Les deux si vous le pouvez ;
  • Utilisez un chronomètre et appliquez un découpage de vos travaux en temps d’action et temps de pause, la technique Pomodoro est un outil simple et efficace pour travailler ainsi ;
  • Si cela est bien accueilli au sein de votre organisation, prenez du temps pour vous recentrer : marche ressourçante ; respiration en cohérence cardiaque ; sieste de 10 à 20 minutes ; sport ; méditation. Là encore vous augmenterez grandement votre qualité de présence et de concentration, par voie de conséquence, c’est la qualité de votre organisation qui grandira grâce à toutes ces bonnes pratiques.

En dehors du travail :

  • Je ne consulte pas mes messageries et outils professionnels (email, Slack, Trello, LinkedIn, etc.) et leurs notifications respectives sont coupées ;
  • J’utilise les autres réseaux sociaux et ma messagerie privée avec parcimonie et vraiment quand je n’ai rien d’autre de plus enrichissant à vivre : balade dans la nature ; jouer avec mes enfants ; appeler un.e ami.e ; pratiquer un sport ; lire un bon bouquin ; me rendre à une conférence ou une expo ; partager un repas en pleine présence ; s’ennuyer (pour mieux créer) ;
  • Je limite l’utilisation 100 % passive des écrans (TV, séries, etc.) à quelques heures sur une ou deux soirée max par semaine ;
  • Et je motive les personnes qui me sont chères à agir de la même manière.

En vacances :

  • Là c’est radical : zéro écran !!! Si vous désirez vraiment profiter de vos congés, il n’y a que le digital detox de vrai. Vous verrez la différence au retour. Pour réussir des vacances zéro écran il faut bien se préparer car vous aurez certainement besoin de votre smartphone, pour son GPS, pour le billet de train ou d’avion, pour voir les avis sur un logement ou un restaurant. Ici encore une application comme OFFTIME vous facilitera la tâche ;
  • Je mets systématiquement, avant de partir en vacances, un répondeur de messagerie indiquant clairement mes intentions : « je suis en congés et ne prendrai pas connaissance de votre message, ni maintenant ni à mon retour. Si ce message est important rappelez-moi le —— et s’il est urgent contactez mes collègues au… ». Cette méthode agacera certainement quelques grincheux mais en plus du véritable repos bien mérité, vous mesurerez un second bénéfice à votre retour de congés quand vous n’aurez pas à perdre une journée à lire les milliers de mails arrivés en votre absence !

Au fil du temps vous vous habituerez à lâcher prise sur votre « précieux » et plus généralement sur le digital. Vous vous découvrirez moins fatigué, moins stressé, plus performant dans vos missions professionnelles et plus présent pour vos proches. Beaucoup vous en féliciteront et vous alimenterez ainsi une « boucle de rétroaction positive » 😉

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A vous de jouer…

En ces temps de transition digitale, ne sommes-nous pas, tous ensemble, en train de faire fausse route ?

Posons-nous la question, prenons le temps de méditer sur la place de la technologie dans nos affaires, avec nous même et avec les autres. Quelle est ma qualité de vie ? Quel exemple je désire présenter à mes enfants ? Quel manager je souhaite devenir ? Quel collègue ? Quelle compagne ou compagnon de route ?

Il n’en tient qu’à vous de changer. Pour commencer dès aujourd’hui, quel premier pas allez vous accomplir pour reprendre le contrôle de vos usages digitaux ?

Olivier Maréchal

Entrepreneur Responsable

PS : le début de cet article est une pure fiction, enfin presque 😉